lundi 26 septembre 2011

Zone Est

Zone Est est un roman d'anticipation de Marin Ledun.

Présentation de l'éditeur :
Thomas Zigler vit en Zone Est. Un immense territoire dans la région autrefois appelée Rhône-Alpes, coupé du reste du monde par de hauts murs. Personne ne sait ce qu'il s'y passe. Thomas a à peine connu le monde d'avant la catastrophe. Un banal accident de labo qui a viré au cauchemar. La population a été touchée par un virus et les survivants sont tous aveugles et bardés d'organes artificiels. Thomas n'y a pas échappé non plus. Dans la Zone Est, il est payé pour voler la mémoire des gens aux profits de criminels intouchables. Mais lors d'une mission, il voit dans les souvenirs de sa victime une jeune femme « normale ». Or plus personne depuis 20 ans n'a vu d'humain biologique dans la Zone Est...

Du roman noir à l'anticipation, Zone Est est un virage peu surprenant dans la carrière de l'auteur quand on le connait un tant soit peu, ne serait-ce que sur le web. Grand admirateur, dans mon souvenir, de l'univers cyberpunk et spécialiste des technologies de l'information, ce changement de style était à prévoir. Et un auteur qui s'éclate dans un genre qui lui est cher, cela donne forcément un récit fort et intense.

Virage de genre peut-être mais finalement le style reste très proche des précédents textes de l'auteur. Zone Est, au delà du regard que l'on peut porter sur l'aspect premier du roman, est une représentation très juste et critique de notre société actuelle. Roman social dans un futur proche, Zone Est regorge de symboles historiques, psychologiques et également cinématographiques. Le mur a de multiples représentations et peut évoquer de nombreuses significations.

Le Mur est à moins de cinq kilomètres de notre position, brisant tout espoir de liberté et de rédemption.

Malgré une intrigue qui manque légèrement de piment, Zone Est a un rôle tout autre que le simple divertissement. Il représente un message d'espoir, un avertissement sur les problèmes d'environnement et sur l'avancée technologique mal contrôlée. En prime, Zone Est est parfaitement bien écrit et séduit tout type de lecteur par sa fluidité et son vocabulaire riche. Une bonne expérience futuriste !

dimanche 25 septembre 2011

Désolations

Désolations est le second roman de David Vann, déjà auteur du superbe et célèbre Sukkwan Island.

Présentation de l'éditeur :
Sur les rives d’un lac glaciaire au cœur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd’hui adultes. Mais après trente années d’une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l’accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l’assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l’obsession de son mari, elle le voit peu à peu s’enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, tout à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s’annonce un hiver précoce et violent qui rendra l’îlot encore plus inaccessible.
Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une œuvre magistrale sur l’amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l’âme humaine. 


David Vann revient et on l'attendait impatiemment. Impatient de savoir comment l'auteur, devenu une véritable célébrité et référence littéraire le coup d'un roman, pouvait nous surprendre cette fois-ci. La quatrième de couverture annonce encore la présence d'une île inaccessible et les problèmes familiaux qui en découlent ou bien l'inverse. Alors l'auteur nous fait-il un remake de son premier best-seller ou arrive t-il à s'en sortir et à nous bluffer une nouvelle fois ?

Elle s'y laissa couler, ferma les yeux et se surprit à pleurer prudemment, sans un bruit, la bouche sous l'eau.

Désolations, ce sont des personnages qui se fondent dans le décor, ou bien est-ce plutôt l'inverse. Le décor est désormais devenu le personnage récurrent des romans de David Vann. Il est l'annonciateur du désordre moral dans le cercle (dés)uni des différents protagonistes. C'est à nouveau des problèmes familiaux qui sont au centre de l'intrigue mais, cette fois-ci, nous sommes bel et bien sur la terre ferme. Une terre féroce et glacée qui est à la fois le paysage rêvé de tous et l'un des pièges les plus cruels de la nature.

Était-ce trop demander ? D'être une famille pendant une heure, à peine ?

Des liens familiaux, des relations de couple, parfois ambiguës, quoique, bien trop souvent ambiguës. David Vann élargit son approche des relations humaines. Il oublie le temps d'un instant le huis clos pour enrichir les rapports entre les personnages. Les doutes se multiplient pour développer au fur et à mesure une atmosphère de plus en plus électrique et stressante. La folie gagne peu à peu ces personnages qui semblent vivre dans leur propre huis clos fermé de l'extérieur du monde.

Un lieu d'insouciance, un jour dont elle avait rêvé tout sa vie, le commencement, enfin.

De la même manière qu'un Lady Vengeance, l'auteur prend le temps de raconter une histoire, celle d'une famille et de la vie de couple de chacun d'entre eux, tout en amenant avec beaucoup d'intelligence vers une fin que l'on sait dès le départ catastrophique. Nouveau coup d'essai de David Vann et nouveau best seller en devenir. J'ai été notamment touché par la manière qu'a l'auteur de traiter les rapports entre les personnages. Malgré une fin attendue, comme s'il n'existait aucun échappatoire, celle-ci ne manque pas de piment ... et de tranchant.

samedi 10 septembre 2011

Ennemis

Ennemis est le premier tome d'une série catastrophe et horrifique de Charlie Higson (également connu sous le nom de Charles Higson).

Présentation de l'éditeur :
Vous pensiez que vos parents seraient toujours là pour vous protéger ? Vous aviez tort...
A Londres, une étrange maladie a transformé les adultes en morts-vivants. Plus aucun endroit n'est sûr dans la ville pour les enfants. Des clans se forment comme celui du supermarché Waitrose mené par Arran. Un jour, quelqu'un vient les avertir de l'existence d'un autre abri à Buckingham Palace. C'est l'épreuve de la dernière chance. Les enfants traversent tout Londres pour fuir le danger.

Des enfants qui grandissent trop vite. Des enfants qui se posent des questions bien trop rapidement. Des enfants qui flirtent avec la mort et se battent pour survivre. Ennemis c'est un peu Les Goonies version slasher ou encore Le Village des damnés inversé.
De la même manière que Danny Boyle, Higson fait de Londres son terrain de jeu post-apocalyptique. Les zombies (ici nommés les croulants) trainent un peu partout, et surtout là où on ne les attend pas.

L'auteur met un point d'honneur à traiter l'évolution des relations entre les enfants. Et il met également l'accent sur l'évolution de leur vie commune, la création d'une nouvelle société avec les différentes alliances qui se contredisent. Ennemis est rempli d'éléments qui ne sont pas sans rappeler le chef d’œuvre de William Golding ; Sa majesté des mouches.

Roman pour adolescent à la base, certaines séquences sont tout de même assez dures et peuvent être aisément appréciées par un adulte. Deux trames principales se rejoignent ; l'une s'occupe du petit Sam perdu et errant dans la ville tandis que l'autre décrit le périple d'un groupe de gamins tentant de rejoindre un lieu qui promet d'être plus sûr.

Un texte riche en surprise ! Good job Charlie !